Acte II : La petite maison dans la cité de Bellême

« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
Je ne vois rien que le soleil qui poudroie et la forêt de Bellême qui verdoie…
Telle la jeune épousée de la Barbe Bleue, je regarde à l’horizon de cette petite cité de caractère qu’est Bellême. Recluse dans une maisonnette, à la fois tour de princesse des contes pour enfants ou maison de poupée, je m’apprête à découvrir ce village dont j’ai tant et tant entendu parler.



Une petite cité de caractère
Afin de me plonger dans l’ambiance de Bellême, nichée au cœur du Perche ornais, riche d’un patrimoine et d’un charme authentique, j’avais le choix de loger soit dans une des nombreuses maisons bourgeoises dignes des grands marchands d’antan ou dans un intérieur stylé, meublé de pièces design tout droit sorties des nombreux antiquaires de la cité.
Mais j’ai préféré faire fi de ces prérequis pour porter mon dévolu sur une toute petite maison de village au charme fou, sise tout contre l’église saint Sauveur à deux pas des spots légendaires de la ville : la place de la République sur laquelle se situe la boutique Chez les voisins que j’adore, l’imposant porche médiéval et bien sûr la magnifique rue pavée Ville Close avec ses façades colorées peuplée de nombreux hôtels particuliers tous aussi beaux les uns que les autres.








Une petite maison de village sans prétention
Ma petite maison, moins dans la prairie que dans les ruelles médiévales, est discrète et sans prétention. Mais dès que l’on en franchit le seuil, le charme opère immédiatement. Plus longue que large, le rez-de chaussée se présente comme une arrière boutique de l’époque. Meublée de pièces vintage, elle est accueillante.






La banquette improvisée contre la fenêtre invite à se poser. Je me hâte au bout de la pièce comme à la proue d’un navire pour épier, curieuse, par la petite fenêtre. Là, majestueuse, s’impose la tour de l’église Saint-Sauveur, datant du XIème siècle.

Ayant déposé ma valise et mon manteau, je n’ai qu’une hâte, celle d’emprunter le tout petit escalier de bois peint dans un vert d’une adorable tendresse pour gravir un à un les cinq niveaux du logis.

Les tomettes du sol et les pierres des murs témoignent du temps passé. L’harmonie des couleurs douces fait le lien entre les pièces. Un étage, une fonction. C’est aussi simple que ça…


Un salon intimiste
Le premier étage est dédié au salon. Intime, sobre, on a envie de s’y plonger dans une lecture passionnante prise au hasard dans la bibliothèque. Cet espace à l’allure d’un cabinet du temps jadis et nous enveloppe de sa douceur et de l’histoire qu’il a pu traverser. Les fleurs séchées, les objets donnent au lieu un ton suranné un brin désuet. La décoration va à l’essentiel et s’immisce dans l’esprit du bâti.





Quelques marches plus haut et c’est la chambre qui m’attend derrière la petite porte verte légèrement entrouverte comme pour ne m’en dévoiler qu’une infime portion et me faire m’impatienter.


Une chambre douillette
Ses proportions sont égales à celles du salon. Petites mais somme toute idéales pour se sentir comme dans un cocon. La volupté de l’édredon ne m’incite qu’à une seule chose : prendre mon élan sur le palier et plonger ! Peu de place de chaque côté du lit mais juste l’essentiel : un lit, des chevets, un tapis réconfortant, un bureau chiné et quelques livres pour s’endormir. Pas le Barbe-Bleue moderne d’Amelie Nothomb mais son Journal d’hirondelle qui saura me saisir à l’heure du coucher.









Il me reste un étage à gravir. A chaque palier, je n’oublie pas de guetter la façade de l’église à travers les muscaris des petites jardinières. Plus je compte les marches et plus le ciel s’agrandit. L’escalier se ressert. J’ai envie d’atteindre ce dernier niveau, le haut de cette tour riante et adorable.



Une salle de bain au sommet
La lumière guide mon ascension. Une salle de bain se découvre aussi moderne, confortable que charmante. Les objets chinés et les tonalités insufflent un bien être immédiat. La fenêtre de toit y est aussi pour quelque chose. J’aurai le choix royal entre la douche et le bain selon mon humeur de l’instant. Et ça c’est un luxe délicieux.



A l’instar de Blanche de Castille en son temps, j’ai assiégé la cité de Bellême mais par ma curiosité. Après une balade dans les ruelles, quelques petites courses à l’épicerie bellêmoise, une contemplation de la campagne environnante, j’ai passé une douce soirée et ma nuit fut plus que paisible et mes rêves plus qu’apaisants.

J’ai rendu au petit matin les clefs du château ou plutôt de la maisonnette de Blanche Neige.

Ce séjour a bien eu l’allure d’un conte enchanté. Mon seul regret fut que bon nombre de commerces étaient fermés lors de mon passage en début de semaine. Point de « coulants percherons » du chocolatier Charles Bataille pour cette fois, ni de savon au miel de Bellême, ni d’un souvenir du Comptoir du porche…

C’est bien fâcheux ! Je serai dans l’obligation de revenir dans ce paradis pour chineurs, ce livre ouvert sur notre histoire. Le tropisme percheron n’a qu’à bien se tenir. Il y aura un épisode II à Bellême et j’ai déjà une petite idée d’hébergement sublime et singulier à vous faire découvrir. A suivre…

https://www.booking.com/hotel/fr/tour-st-sauveur.fr.html


Commentaires (2)
Thiollier
2 mai 2025 à 16h45
Merci pour cette merveilleuse balade dans ce village percheron, en ta compagnie, non moins merveilleuse!
Anonyme
5 mai 2025 à 18h03
Une belle inspiration pour une future escapade, merci pour la découverte !