Déco-nnexion avec Sarah Poniatowski
Il m’est impossible de choisir. Chaque couleur réveille un souvenir, crée une atmosphère particulière. La couleur fait partie de moi. Je ne pourrai pas m’en passer !
2) Vous appréciez la beauté du Monde. Vos collections sont sans nul doute un métissage de vos voyages qui font partie de votre vie. Vous avez eu votre premier choc esthétique au Kenya à 10 ans. Votre fameux « bleu Sarah » évoque l'Inde. Votre « ailleurs » court le monde et fait escale à New-York, Tokyo, Bali ou Marrakech où vous vous plaisez à vous ressourcer en famille.
Quel est votre processus créatif pour passer d'une inspiration de voyage à la création d'une collection ?
Chaque voyage est une source d’inspiration et d’émerveillement. Je me nourris des couleurs, des matières et des atmosphères uniques de chaque lieu et je note des idées. Mon téléphone fait office de carnet et de mémoire. Je documente beaucoup, en photo, en notes écrites ou vocales. Ensuite la mécanique est finalement assez précise. Nous travaillons des moodboards pour retranscrire une atmosphère et une direction pour chaque projet ou collection. Cela permet d’embarquer les équipes de donner une vision commune. J’adore chaque phase de la création, que ce soit celle du dessin, du prototypage ou du choix des couleurs.
3) Justement, votre dernière collection vibrante baptisée « Chromatica » vous a été inspirée par le Mexique, une source inépuisable, selon vous, de richesses esthétiques et émotionnelles. Les jeux de matières y sont contrastés et les couleurs intenses avec ses paprika, lagon, amarillo ou cassis profond. Cette dernière couleur renvoie inéluctablement au travail de l'architecte coloriste mexicain Luis Barragán, le maître de la lumière et de la couleur et à son rose iconique. Il avait une passion pour les tons vifs qui attrapent la lumière, dialoguent avec le réel et par contraste, structurent les espaces. Il était aussi en quête d'une architecture émotionnelle et d'une habitation poétique.
Quels éléments de votre collection «Chromatica » pourraient apporter de l'émotion et de la poésie à un intérieur ?
J’aime les objets qui racontent une histoire soit dans leur création soit par leur vécu. La lampe Sablier que nous avons lancée avec Chromatica est mon coup de cœur de la saison. Je l’ai créée à quatre mains avec mon amie céramiste Brigitte de Bazelaire. Elle a façonné cette lampe en forme de sablier au modelé si particulier et j’y ai apposé la couleur. Cet objet raconte l’histoire du temps qui passe. Sa lumière douce et tamisée fait écho à son côté sculptural.
4) Maison Sarah Lavoine, ce sont avant tout des collections de Décoration, de Mobilier, de Luminaires, d'Art de la table mais c'est également une ligne de prêt-à-porter haut de gamme et intemporel.
Vous incarnez le chic parisien, que vous le vouliez ou non, ainsi soit style ! Quel est votre credo pour être stylée ?
J’aime la couleur bien sûr mais surtout les pièces bien coupées dans de belles matières. Avec le temps, je sais ce qui me va. Je me suis construit un vestiaire très précis : de belles mailles, de jolies chemises, des vestes et pantalons au tombé impeccable qui peuvent me suivre du matin au soir. Ma ligne de prêt à porter reflète cela. Je ne prétends pas faire de la mode. L’idée était plutôt de traduire en vêtement le mantra qui me porte en architecture d’intérieur et en décoration : le beau fait du bien !
5) Maison Sarah Lavoine ne compte aujourd’hui pas moins de 11 boutiques dans toute la France et en Belgique, ainsi que de très nombreux corners. A Paris, Victoires, Passy, Bac, Saint-Roch, la première à avoir vu le jour, sont autant de terrains de jeux pour exposer vos décors.
Tout comme l'Atelier, votre Studio d'Architecture, le Lala Cuisine pour une pause gourmande, en quoi ces lieux sont-ils le miroir de votre art de vivre, de votre signature, bref de l'identité de votre Maison ?
Studio, restaurant, magasins : ce sont avant tout des lieux de vie. Si en plus ces lieux inspirent ceux qui y passent, je me dis que le défi est relevé. Nos boutiques par exemple sont pensées comme de petites maisons. J’aime que les gens s’y sentent bien. Les assises doivent être moelleuses, les couleurs et les matières chaleureuses. Rien n’y est figé. La décoration doit pouvoir évoluer, chacun devrait jouer avec les objets.
Baudelaire disait que "Le beau est toujours bizarre" mais c'est jamais le cas quand il est décrit par Gisèle...
RépondreSupprimerMerci Gisèle pour ces articles ! Du beau qui fait du bien !
RépondreSupprimerQue du très beau
RépondreSupprimerJ adore
Merci Gisèle, aussi élégante qu'intelligente, ton analyse est parfaite.... à ton image, et oui le beau fait du bien, et "le beau est partout"
RépondreSupprimerMerci Gisèle de nous plonger le temps de ta déconnexion dans ce bain de couleurs de Sarah Poniatowski, du beau, des mots pour l'exprimer. Que cela fait du bien !
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