Acte II : La Pignatta, un refuge accueillant aux doubles saveurs
Après avoir vécu « le premier jour du reste de ma vie », il y a quelques années, j’ai apprécié comme il se devait mais avec un goût particulier, le dernier jour du reste de ma liberté avant confinement, et ce fut à Tignes, à La Pignatta, un restaurant à l’ambiance chaleureuse et soignée.
Je n’étais pas prête à me confiner une deuxième fois. Qui aurait pu l’être à vrai dire ? Alors j’ai décidé, avant de rentrer chez moi, de profiter jusqu’au bout des petits plaisirs de la vie et de la convivialité, et ce, jusqu’à la dernière seconde, jusqu’à la dernière miette.
Il me fallait une adresse accueillante, gourmande et à la décoration souriante. La Pignatta semblait pouvoir combler toutes mes attentes.
La météo maussade et neigeuse était aux antipodes de la chaleur du lieu et de la gentillesse du personnel.
Ce jour-là était spécial : on savait tous, clients comme serveurs, que l’on vivait la fin de quelque chose sans en connaître l’issue. Alors, vaille que vaille, il s’agissait de savourer, de se délecter, d’apprécier, de déguster l’instant présent.
Ce bistrot alpin, comme ils se plaisent à se définir, est le fief des frères Alexandre et Sébastien Marro et se situe à 2150 m d’altitude dans la station de Tignes Val Claret au cœur de la place du Curling.
Tout autour, les montagnes, mais c’est surtout le glacier de la Grande Motte qui nous fait de l’œil ! N’oublions pas que nous sommes au paradis des amateurs de sports outdoor en hiver comme en été.
Tignes est un véritable stade naturel où l’on peut vivre le grand frisson, se recentrer sur soi-même mais aussi savourer la cuisine des bons restaurants.
Et ce qui est chouette avec La Pignatta, c’est que l’on n’a pas à être aux prises avec un dilemme cornélien et vital : « Et ce soir, plutôt pizza ou raclette ? ».
Tapis sur des banquettes confortables flanquées de peaux de bêtes (cela va de soi), le dos calé sur des coussins XXL, on peut se délecter des deux spécialités !
D’un côté l’Italie, la pizza, les pâtes, le parmesan et la mozarella ; de l’autre la Savoie, les viandes grillées au feu de bois, les soupes et les recettes fromagères d’antan. Quoi de mieux pour satisfaire tout le monde. A chacun sa préférence… Comme le disait Montaigne : « Puisque je ne suis pas capable de choisir, je prends le choix d’autrui ». Personnellement, je préfère aller à La Pignatta !
Nul besoin de se torturer l’esprit pour décider entre une focaccia et une pierrade, entre un Minestrone et une tartiflette, entre la « Polpette de la Nona » et la raclette au lait cru à la roue, entre les Gnocchis aux morilles ou les « Parpadelles à la truffe » et la fondue savoyarde au Beaufort !!!
Personnellement, j'ai opté pour une pierrade qui ne m'a pas déçue!
Les plus jeunes fondront eux pour le burger alpin garni de bœuf Black Angus dans un pain maison tandis que les plus « grands » se délecteront d’une côte de bœuf maturée.
Les amateurs de pizzas ne seront pas en reste : l’ambivalence des traditions est également au rendez-vous. Outre les recettes habituelles, le Calzone Montagnard (crème, mozarella, reblochon) rivalise de légende face à la Tartufo (crème et copeaux de truffe, parmesan, roquette).
Sur le chariot des desserts, je vous rassure, vous retrouverez les traditionnelles Tiramisu et tarte aux pommes, mais aussi le moins conventionnel Banomisu (banane, caramel beurre salé, mascarpone).
Enfin, pour les plus intrépides, point de mythique « Colonel », toujours le bienvenu pour faciliter la digestion, mais un magistral « Général et son armée » qui vaut autant pour son humour que pour ses trois délicieux sorbets à la poire, au citron et au génépi arrosés respectivement d’alcool de poire, de vodka et de génépi…
Après cette fin de repas en apothéose, l’annonce du second confinement me pèse un peu moins et une envie irrépressible de dolce vita se fait sentir subitement…
Concernant la décoration, les deux origines cohabitent avec délicatesse. Des touches d’Italie et de Savoie, savamment dosées marquent un univers sympathique et feutré.
On peut apprécier à outrance le spectacle des flocons bien au chaud dans un décor de bois, de cuir et de belles étoffes de laine ou de velours.
Ici, le coin « La Casa d’Italia » vantant sur ses étagères des recettes ou des produits locaux transalpins ;
Les superbes photos noir et blanc de paysages de montagnes nous rappellent la chance que l’on a d’être au sommet des Alpes...
...les trophées animaliers offrent à l’ensemble un caractère singulier.
Si vous souhaitez vous retrouver en famille ou entre amis autour d’une belle table et avoir le sentiment d’avoir privatisé l’établissement, celui-ci recèle de petits espaces cocons derrière le bar...
...bar qui à l’entrée plante le décor d’un lieu authentique, accueillant et actuel où il fait bon vivre.
Sur le mur, un décor de l’artiste Manon Grzywacz apporte une touche poétique scandant des dictons en rapport avec la bonne viande cuisinée avec brio dans la cuisine ouverte juste en bas des escaliers.
Vous aurez compris la délicieuse parenthèse que je me suis accordée à La Pignatta dans ce contexte si particulier. Elle m’a permis de mieux vivre l’annonce du nouveau confinement mais m’a surtout confirmé que de saisir l’instant présent est devenu ma priorité, mieux, une urgence vitale : profiter d’une cuisine simple, savoureuse, généreuse et gourmande peut soigner bien des maux.
Les doubles saveurs italo-savoyardes s’allient avec encore plus de forces qu’un malabar bi-goût, pour proposer des recettes authentiques.
Je ne peux que vous conseiller, que dis-je, vous obliger à vivre l’expérience Pignatta à Tignes dès que nos très chers restaurants français auront le droit de rouvrir leurs portes. Alors espérons en italien ou en patois savoyard… Presto ! Bentout !
Lien vers le site La Pignatta
BravooOooo!!! Je ne dirais qu’une chose vous avez dit la vérité ,rien que la vérité ,toute la vérité...
RépondreSupprimerMes vacances se résume à : tignes,ski,pignatta
Oui j’ai dit la vérité! Je lève la main droite et je le jure!!! Et merci à vous 😊
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