Acte I : Numéro 6, au Pays des Merveilles
Lewis Carroll disait : « Si
vous ne savez pas où aller, n’importe quel chemin vous y mènera. »
Moi, je sais où vous devez vous rendre : au Numéro 6 à Billom. Un univers
poétique et raffiné vous y attend.
Dès mon arrivée, devant la façade à
la fois simple et imposante de cette maison d’hôtes, j’aurais dû me douter que
sa visite allait être des plus agréables.
En numérologie, le chiffre 6
correspond à l’harmonie, l’esthétisme et le sens de la perfection, trois
qualités qu’Hélène, la maîtresse des lieux, a su insuffler à la décoration de
cette ancienne commanderie hospitalière du XIVème siècle, destinée dès sa
construction à accueillir les pèlerins de passage.
Dès la minute où je pousse la
majestueuse porte, je me sens immédiatement rassurée, comme protégée du monde
extérieur, mais aussi troublée par l’atmosphère envoûtante du lieu.
Telle
Alice, happée par la curiosité, je n’ai qu’une envie, aller voir ce qui se
cache « De l’autre côté du miroir ».
Je me trouve entourée de
portes, dans une entrée d’un bleu profond, audacieux, mettant en valeur à
merveille les croisées d’ogive du plafond et prédisposant promptement mon
esprit à la rêverie.
A la différence d’Alice, je n’ai pas
besoin de la petite clé dorée pour ouvrir les portes.
Derrière la première, une
splendide pièce à vivre destinée aux hôtes me prouve d’emblée que les
propriétaires tout en étant amoureux des vieilles pierres ne sont pas pour
autant insensibles au design.
L’ambiance de cette grande salle à manger de la
Commanderie est adoucie par les lignes courbes des Panton chairs noires.
Sur la table, un lapin bien moins pressé que celui du Pays des Merveilles,
nous invite à nous plonger dans l’incroyable papier peint de Nathalie Lété.
Dans ce panoramique onirique, point de quadrille du homard, point de griffon
ni d’aiglon, mais une biche, un écureuil, un renard ou un loup, tous
héros du bestiaire d’une forêt enchantée.
Le matin, au petit déjeuner, sous les
délicats lustres à pampilles, Hélène, notre Reine de cœur, nous propose
du pain, des brioches faits maison, des confitures familiales ou des
pâtisseries du jour délicieusement présentées dans de la vaisselle chinée.
Avec
un brin d’imagination, on peut entendre tinter les tasses du Lièvre de Mars
et de ses convives, le Loir et le Chapelier Fou invités à prendre le thé
et déguster la fameuse marmelade d’oranges du célèbre conte. De plus,
comble de l’attention, mon petit doigt m’a dit que si les hôtes tombaient
amoureux de leur bol ou de leur couteau à beurre, ils pouvaient même les
acquérir et repartir avec en souvenir…
Dans cette même pièce, on peut
également se perdre dans la lecture d’un livre de la bibliothèque richement
achalandée ou s’adonner au salon à des parties de cartes endiablées, redonnant
ainsi vie à l’illustre Valet de Cœur !
Une chambre chaleureuse et confortable
Derrière une autre porte, c’est la
chambre que je découvre, une chambre cosy et accueillante.
Encore une fois, la
décoration y est soignée et ne manque pas de caractère.
Un trophée de chasse
des plus adorables en est le gardien des lieux.
L’ambiance confortable de la
pièce nous enveloppe de douceur et nous promet de nous bercer au sein de rêves des plus apaisants.
Un écrin de verdure à l'abri des regards
Mais avant de dormir, à défaut d’y
faire une glorieuse partie de croquet de la Reine avec des flamants en
guise de maillets, rien de tel que de respirer l’air frais du jardin de la
propriété.
Aux beaux jours, on peut même s’y faire servir une petite planche de
charcuterie et de fromage typiquement auvergnats.
Dans cet écrin de verdure, à
l’abri des tumultes de la rue, on se sent comme blotti dans un cocon.
La
bâtisse imposante, dotée d’une fière tourelle, nous entoure et nous protège de
son hospitalité.
Le cerisier et l’érable participent à rendre ce jardin
ravissant et charmeur.
Je ne peux m’empêcher à nouveau d’y trouver des clins
d’œil au conte d’Alice. Points de lourds sanglots de la Simili-Tortue
mais Darjeeling, gourmande d’abricots.
Point de Chat du Cheshire mais
Couscous, le félin détendu de la maison…
Le jardin nous dévoile également
l’autre aile cachée de cette belle bâtisse billomoise, celle réservée aux
propriétaires qui m’ont donné le plaisir de la visiter.
Je n’ai pas été déçue
de cette nouvelle visite qui n’a fait que confirmer mes intuitions quant au
goût sûr de la maîtresse des lieux, sa passion pour la chine et son appétit
pour le design et l’Art en général.
Partout, dans son intérieur, chaque
objet est à sa place et s’il est rare ou unique, c’est encore mieux. Elle
parvient à rendre harmonieux des mélanges de meubles de différentes époques, de
tapis de tous styles ou de pièces de design qui n’étaient pourtant pas à
l’origine destinés à se marier.
Les grandes signatures du design comme Kartell,
Seletti et tant d’autres se côtoient au salon avec des pièces seventies
au style pêchu.
Elle sait avec brio les associer, les métisser, les mettre en
scène avec audace et fantaisie, ce qui fait de cette ancienne commanderie un
lieu singulier, un lieu d’exception, un lieu extra-ordinaire qui fait sa
richesse.
La cuisine, digne des offices des plus jolis châteaux, offre de
généreuses proportions, une fonctionnalité quasi professionnelle et un style
qui n’a pas besoin d’être démontré tant il s’impose de lui-même.
Bref, c’est une chance, que dis-je,
c’est un privilège pour ses hôtes qu’Hélène ouvre les portes de sa maison avec
générosité et délicatesse. Sa fantaisie et sa discrétion sont un bonheur !
Je n’ai pas trouvé au Numéro 6 une énième maison d’hôtes correspondant certes
en tous points à mes canons de la beauté en matière de décoration et
d’hospitalité. J’y ai trouvé bien plus au-delà, une amie, et c’est encore plus
rare.
Telle Alice, en poussant la
porte du Numéro 6 à Billom, j’ai bel et bien fait une chute presque
interminable de rêveries. L’univers poétique de cette maison m’a enchantée.
Avant de partir, j’ai fait un premier clin d’œil aux deux petites souris dorée
de la Mare aux larmes et un second au couple intemporel de Gala et Dali
exposé en photo.
Puis, comme la jeune héroïne de Lewis Carroll à la fin du
conte, je suis restée assise, les yeux fermés, en m’imaginant au Pays des
Merveilles, tout en retardant l’échéance de les rouvrir pour devoir
affronter de nouveau la morne réalité.
Alors n’attendez plus, il ne tient
qu’à vous désormais de faire à votre tour de beaux rêves au Numéro 6…
J'adore, toujours génial! à consommer sans modération............
RépondreSupprimerMerci 😊 Ça m’encourage à continuer à vous trouver d’autres pépites !
SupprimerC'est vraiment surprenant ! Je ne m'attendais pas à quelque-chose comme cela derrière cette porte !! C'est magnifique ! Merci pour cette belle découverte ! En Auvergne en plus ! Moi aussi je veux être Alice le temps d'un week end ! J'adore !
RépondreSupprimerC’est un plaisir de partager de si jolies adresses et où l’accueil est si délicat 😉
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