Acte II : Hôtel Les Suites, Tignement vôtre
La montagne n’est pas un cadre de
vie anodin. Elle est source de beauté.
La manière dont on la vit, dont on la
ressent reste très personnelle mais elle reste imprégnée par le décor.
Epicuriens
comme esthètes se régalent en montagne où tous les sens sont sollicités.
Jean-Michel et Catherine Bouvier
en sont la preuve avec leur hôtel Les Suites, situé au cœur de Tignes Val
Claret, à proximité de l’Espace Killy et de ses 300 kms de pistes dans le parc
de la Vanoise. Ils prouvent à eux deux que l’on peut vivre la montagne avec son
temps, avec élégance, raffinement et authenticité.
Depuis que je fréquente Tignes,
j’ai toujours remarqué cet imposant bâtiment paré à l’extérieur de bois et de
pierre.
Il allie l’architecture traditionnelle des chalets alpins à une touche
contemporaine. L’entrée est symétriquement placée entre le restaurant l’Ursus et le bar le Withney qui font partie intégrante de l’ensemble.
La façade
arbore fièrement ses 5 étoiles…
A chaque fois que je sortais le soir
d’une séance de cinéma situé à proximité, je passais avec plaisir sous la
galerie de l’hôtel, à l’abri pendant quelques secondes du froid et des flocons.
C’était toujours l’occasion de satisfaire ma curiosité en regardant
discrètement à travers les fenêtres, attirée inexorablement par la décoration
intérieure, l’ambiance chaleureuse que dégageait le feu de cheminée du bar. Le
plus surprenant était le moment où je me retrouvais face à face avec le cerf,
gardien du lobby.
Le sentiment que j’éprouvais alors oscillait entre l’envie
suprême de franchir le seuil pour profiter de l’atmosphère cosy et feutrée du
lieu et la retenue inspirée par les nombreuses étoiles qui le qualifient.
Pourtant je sais que le luxe peut rimer également avec la simplicité. Les deux
petites charrettes en osier, à disposition dans l’entrée, prévues pour les
bagages des hôtes, n’ont à cet effet rien de prétentieuses.
De toute manière, mon appétit
pour les jolies choses est bien trop grand. Je me devais donc de me rassasier
en m’offrant la découverte de cette adresse.
Dès l’entrée, je suis rassurée et
séduite par un certain esprit de famille qui virevolte : on a l’impression
de rentrer chez des amis. Leur chien, un majestueux Saint-Bernard prénommé
Igloo, est allongé sur le seuil et guette les invités.
La chaleur du bois, les tonalités
des tissus et des murs, les objets mis en scène : tout laisse ici à penser
que la décoration règne en maître comme si la maîtresse des lieux, Catherine
Bouvier avait placé son hôtel au diapason avec une humeur au beau fixe,
indépendamment de la météo souvent plus capricieuse…
Car plus qu’ailleurs, il
semblerait qu’à la montagne, on peaufine le cadre de vie pour qu’il fasse écho
au sublime décor naturel. La montagne se fait muse…
A croire qu’on est ici à la
recherche d’une vraie qualité de vie insufflée par la splendeur et la majesté
du site, de son altitude (2127m) et des bienfaits multiples qui s’en dégagent.
Comme si l’art de vivre à la montagne s’enrichissait de contrastes et de
sensations fortes comme passer de la sensation exquise d’un froid qui rosit les
joues au réconfort d’un feu de cheminée qui les teinte d’une autre manière…
La décoration du rez-de-chaussée
des Suites mêle l’artisanat local à une touche contemporaine. Je suis séduite
par le plafond du salon du bar qui offre un contraste délicat entre un noir mat
et les poutres en bois vieilli.
Assurément la décoration intérieure ne se
limite plus depuis longtemps au style « chalet Heïdi », même si
j’avoue sans honte avoir une vraie tendresse pour la petite orpheline des
montagnes…
Ici le folklore (au sens péjoratif du terme) a laissé la place à une
tradition élégante et une authenticité chaleureuse et séduisante.
Les objets
qui ont été adoptés par la maîtresse de maison ont un sens, une âme, comme si
elle les avait choisis pour sa propre maison. Du coup, on se sent plus invité
privilégié que client de passage. Comme les choix décoratifs ont été savamment
dosés, on ne se sent pas écrasé par le lieu, on comprend juste que tout a été
traité avec soin sans « show off ». Cette grande pièce est simplement
accueillante : on a immédiatement envie de cocooner autour d’un chocolat
chaud.
L’ambiance de la décoration des
suites est dans le même ton : un savant mélange entre le style
« coucouclock » revisité et le style résolument contemporain et
design, entre tradition et modernité.
Les proportions sont idéales (entre 25 et
75 m²) pour un couple mais surtout pour les familles.
Dans ce cas, nul besoin de
réserver deux chambres, une pour les parents et l’autre pour les enfants. Tout
le monde est réuni et peut passer sa soirée lové sur les canapés du salon
privatif de la chambre.
Après une bonne journée de ski ou de randonnée, quoi de
plus agréable que d’avoir l’impression de rentrer à la maison ?
Personnellement,
même si j’ai passé l’âge de goûter aux plaisirs de l’enfance, quoique…, j’avoue
que j’adorerais dormir dans un des lits superposés qui ont plus l’allure de
cabanes que de simples meubles dédiés à la déesse Morphée !
Si la tendance de l’hôtellerie de
luxe et de charme est d’aller au-devant des envies d’une clientèle exigeante en
termes de décoration mais aussi de détente, les Suites de la Maison Bouvier ne
dérogent pas à la règle.
Chacune d’entre elles offre un équipement High Tech,
en particulier dans les salles de bain dernière génération équipées de douches
à rideau de pluie ou de baignoires à bains bouillonnants.
Mais les services ne s’arrêtent
pas là : salon de coiffure aux allures de station orbitale lapone ou salle
de sport pour les afficionados de l’effort que le ski et la randonnée
n’auraient pas suffisamment comblés.
Enfin, parce qu’après l’effort vient le
réconfort, le seul vin chaud ne suffisant plus, l’espace bien-être de l’hôtel
est la cerise sur le gâteau…ou l’anis dans la rioute !
Il comprend bien
sûr un sauna, un hammam et un espace soin où il n’est pas impossible de croiser
des stars… des stars des pistes évidemment car Tignes est avant tout une
station de sportifs. Spécialisée dans les stages de haut niveau, la Station
accueille en effet de nombreux athlètes.
Justement les membres de l’équipe de
France de ski séjournaient dans l’hôtel lors de ma visite début novembre. Ils
sont matinaux, un peu trop peut-être pour me croiser dans les couloirs…
Les
entraîneurs prennent le petit déjeuner à 6h30 pour pouvoir préparer les pistes
dès 7h15 et les athlètes descendent se restaurer vers 7h avant des
entraînements intensifs en milieu naturel. A l’issue de leurs prouesses sur le
glacier, ils peuvent bénéficier de séances de massage salvatrices ou du spa à
la décoration zen et soignée.
Il faut bien toute cette attention et une belle
décoration pour gagner de belles médailles ! Un esprit sain dans un corps
sain.
Et pour parachever le plaisir du
corps, il ne faut pas oublier le restaurant de l’hôtel. Car l’altitude ouvre
l’appétit. En la matière, l’option « finger
food », burgers ou côte de bœuf au Withney
Bar, au coin du feu, est déjà prometteuse.
Mais l’alternative cuisine
gastronomique à l’Ursus, tenu par le
chef Clément Bouvier, fils des propriétaires, n’en est que plus alléchante.
Certes, il propose une sélection appétissante de plats savoyards, et notamment
du poisson pêché dans le lac Léman. Je dois vous confier que je n’ai pas eu la
chance d’y goûter car le restaurant n’ouvre que fin novembre.
Mais ce que j’ai
trouvé époustouflant, impressionnant, extraordinaire, fantastique et renversant
en revanche, c’est la scénographie de ce lieu hors du commun.
Pas moins de 390
troncs d’arbres occupent l’espace, en nous plongeant dans un univers onirique. Ici
la réalité n’est plus, le rêve a pris le relais. Nous voilà plongés dans une véritable forêt,
un univers mystérieux et magique, en plein jardin des fées. Le temps d’une
seconde, on s’attend même à percevoir de joyeux farfadets ou même un
ours !
Les arbres servent de claustras pour donner de l’intimité aux douze
tables de l’établissement. Un projet né de la pensée du chef lui-même : « J’adore me balader en forêt pour
faire mes cueillettes. C’est d’ailleurs durant l’une d’elles que m’est venu ce
projet un peu fou ». Mais comme le dit si bien l’adage : « Il n’y pas de grand esprit sans un
grain de folie » ! Et la folie est bien au rendez-vous, mais
c’est une folie douce, de celle qui chavire et vous entraîne dans un univers
qu’on peine à quitter.
In fine, la maison Bouvier est plus qu’une simple maison, c’est une
famille, une équipe qui cultive simplement l’art de vivre à la montagne dans
les Alpes françaises. Catherine Bouvier accorde les tissus et les matériaux
comme Jean-Michel et Clément subliment les produits du terroir : avec une
passion omniprésente et communicative de la montagne tout en soin et
discrétion. Ils sont de toute évidence amoureux de cette montagne et diffusent
ce petit supplément d’âme à leur hôtel qui fait que l’on ne voudrait jamais en
partir.
En partant pourtant, non sans
regret, je regarde avec tendresse Igloo, le grand chien de la Maison qui ronfle
dans le hall, et je repense à la devise du Saint-Bernard : « Noblesse et Dévouement », devise
qui pourrait être tout aussi bien être celle de l’hôtel Les Suites, qui allie
noblesse des lieux et dévouement de son équipe.
Un superbe article qui donne envie de se ressourcer à la montagne...
RépondreSupprimerQuel beau lieu !! Original, beau, accueillant, et dire que je suis passée plusieurs fois devant sans m'arrêter ... Je vais remédier à ça dès cet hiver !! Merci Gisèle de partager ces magnifiques lieux qu'on ne connaît pas et qui sont pourtant, parfois, à côté de chez nous !!!
RépondreSupprimerBeautiful!
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